Depuis plusieurs décennies, le Border-Collie s’impose par sa souplesse de caractère, son obéissance, sa vivacité et ses aptitudes auprès de bon nombre d’éleveurs ovins, bovins et caprins.
Mais on oublie souvent que ce chien n’a pas été sélectionné selon les critères de notre vie moderne.
En effet, un jardin clos, une grande liberté de mouvement, plusieurs promenades par jour, des jeux de balles, et pleins de câlins ne lui suffisent pas.
Eh oui ! On n’efface pas impunément plus d’un siècle de sélection… Et ce chien a un besoin vital de travailler et de se sentir utile.

Si à l’élevage du Masque Noir de Vandrimare, nous avons les 4 T ; Thémis, Thêia, Tornade et Tempête, au travail, il y a les 3 R !!
R – RECHERCHE : le chien peut partir très loin pour aller chercher des animaux, évitant à l’homme bien des déplacements.
R- RASSEMBLE : le Border regroupe les animaux éparpillés et sur ordre, peut même être guidé pour aller en chercher d’autres invisibles (cachés ou plus éloignés).
R- RAMENE : une fois les animaux regroupés, le chien conduit le troupeau vers son maître en évitant qu’il s’éparpille de nouveau.
Pour réaliser ce travail exceptionnel, il utilise 3 qualités très particulières : l’Œil, la puissance et la possession.
- « Le pouvoir de l’œil » est utilisé pour placer les animaux sous son contrôle en se concentrant sur eux. On dit qu’il les “fixe”.
- « La puissance » est en quelque sorte l’influence du chien sur le troupeau. La distance minimum nécessaire entre le chien et les animaux pour les faire réagir augmente proportionnellement à sa puissance.
- « La possession » résulte d’une subtile équation entre l’œil et la puissance. Elle détermine la manière dont le chien va prendre le contrôle du troupeau (encercler, pousser ou éclater).
C’est un gain de temps et de fatigue appréciable, voire inestimable pour les agriculteurs. Alors bien sûre, côté éleveur, on comprend le pourquoi du comment.
Mais est-ce nécessaire quand on a un border et que nous ne sommes pas éleveur, que nous n’avons pas une brebis à la maison de pratiquer cette activité ??
..La réponse est : “NON”.
Paradoxale comme réponse pour une lignée de travail et pour un éleveur qui passe son temps à travailler ses chiens au troupeau, qui s’est formé à la chambre d’agriculture, qui dispense des cours de troupeau…
Alors oui, nous trouvons, à titre personnel, le troupeau génial ! Et nombreux de nos adoptants y ont pris goût :
“Tonic est comblé depuis que j’ai récupéré deux chevreaux, dès que je les sors dans les champs, il les regroupe doucement autour de moi, et une fois le travail fait, il me regarde avec grande satisfaction.” Laurence
“Pour Malky, je sens que ça lui plait vraiment. elle est hyper attentive et concentrée.” Sylvie
“Le troupeau, c’est le bonheur de partager une activité avec son chien et de le voir exploiter ses capacités naturelles” Corine.

Et nous vous le conseillons, parce que cela permet une véritable :
- dépense intellectuelle,
- réflexion et autonomie de la part du chien,
- réponse aux nombreux patrons-moteurs lié à cette race,
- continuité dans la sélection de la race, de ses origines et de sa fonction première.
MAIS, ce n’est pas une obligation, si :
- Cela ne vous intéresse pas,
- Vous n’y prenez pas de plaisirs
- Votre éthique n’est pas compatible avec cette pratique
- Vous ne le faite que pour défouler votre chien…
Ne culpabiliser pas ! Venez découvrir le temps d’une séance, voir si vous accrochez ! Bien entendu, laissez le temps à votre chien de “se déclencher” (l’instinct peut être inhibé sur les premières séances), mais tout en gardant à l’esprit que d’autres sports canins existent.
L’important est de trouver comment combler les besoins de votre chien pour qu’il soit bien dans ces pattes et ne développe pas de toques qui pourrait peser dans votre quotidien et sur son moral.
Mais ne négligez jamais l’importance d’être dans une relation de partenariat avec lui. C’est votre coéquipier, pas votre ennemi ! Alors comportez-vous en leader, soyez juste, constant et exigeant… mais surtout consacrez lui du temps, c’est le plus important.
